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SOIREE LECTURE #6

La contrainte était la suivante : le nom d’un aliment devait apparaître dans la 4ème de couverture sauf dan le titre (oui je sais, on est taquin !)

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Sandrine a ouvert le bal avec Moisson de Jim Crace aux éditions Rivages. Dans la 4ème de couverture le mot « poissons  » apparaît. La lecture de ce roman est déroutante, captivante et passionnante car il n’y a ni indication de lieu, ni indication de temps. On imagine par certains détails que l’histoire se passe à une époque féodale, ce qui donne un aspect universelle à ce roman et sans doute sa métaphore du racisme et de la mondialisation. En effet des inconnus s’installent près d’un village replié sur lui-même et vivant du travail de la terre. Lorsqu’un un incendie se déclenche, les coupables sont tout trouvés : les étrangers. Mais c’est aussi l’arrivée d’un nouveau maître qui veut remplacer la culture par l’élevage de moutons. L’écriture fait que le lecteur se sent impliqué. Une belle allégorie de notre monde actuelle avec une montée en puissance de la violence, de la peur et de la convoitise du pouvoir.

Pierre-Élie a pris le relais en nous parlant du Dieu manchot de Saramago (prix Nobel). Dans la 4ème de couverture apparaît un commentaire de journaliste :  » Un chef-d’oeuvre marinant dans les meilleurs piments de la tradition baroque. » Pierre-Élie nous confie que « c’est un Nobel qui fait plaisir », puis nous dit qu’en fait Saramago s’est fait remarquer quand il a décidé de changer stylistiquement. Par exemple de remplacer les points par des virgules et d’allonger considérablement ses phrases. C’est après ce virage stylistique qu’il obtient le Nobel. L’histoire se passe au XVIII ème siècle. Suite à une indiscrétion faite au confessionnal des franciscains se servent de la nouvelle (oui la reine est enceinte !) pour demander au roi d’ériger un monastère, s’il le fait alors la reine lui donnera un enfant. Pierre-Élie a trouvé frappant que l’auteur ai réussi à garder le point de vue de l’époque il a ajouté que le style est émouvant grâce à la narration indirecte libre qui donne des paragraphes à rallonge, mais ça marche très bien !

Maëva a enchaîné e nous parlant de Lulu fille de marin d’Alissa Wenz. Les mot « pain » et « craquelins » apparaissent sur la 4ème de couverture. L’autrice est chanteuse et travail aussi pour le cinéma. Le roman commence par une scène inaugurale un peu troublante d’une mère qui attend que son mari marin rentre, sa fille (Simone) s’inquiète, la mère la rassure. Dans l’entrebâillement de la porte une jeune enfant les observe : Lucienne. Puis le roman s’ouvre et Alissa dévoile que Lucienne est sa grand-mère. Un dialogue va s’engager entre les deux femmes qui va dérouler la vie de Lucienne. Qu’ils soient marins ou aviateurs Lucienne a passé sa vie à attendre les hommes de sa vie, son père ou son mari aviateur. Maëva nous dit que c’est un roman sur les allées et les retours, sur l’attente, les voyages (dans la tête pour Lucienne). C’est une joli texte porté par deux voies singulières, c’est l’histoire de la femme de la Seconde Guerre Mondiale à nos jours, un double portrait saisissant.

Mika a clos la soirée en nous parlant de Quelques-uns de Camille Laurens. Le mot « grain » apparaît sur la 4ème de couverture. C’est un livre sur les mots, de la prose poétique. La préface dit tout son amour pour les mots, son rapport avec ces personnages qu’ils sont. On sent que c’est tissé dans son existence. Chaque chapitre raconte un mot. Jamais, On, Peut-être, Il y a, Rien, Chagrin… L’autrice raconte comment les mots l’ont aidé dans son travail de deuil et les obstacles de la vie. Elle dit : « Les mots sont des souvenirs comme les autres. » Pour Mika c’est un réenchantement des mots simples, c’est dense, ça se relit. Mika nous a lu plusieurs passages exquis, à savourer !

Ont été évoqués :

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Lors de cette soirée (la première de l’année) nous avons décidé de la future contrainte : Lire un livre paru l’année de notre naissance !

Vous avez des idées de contraintes ou défis lectures ?

LA NUIT DU CŒUR

La nuit du coeur de Christian Bobin aux éditions Gallimard

Le livre le plus poétique de la rentrée littéraire. Conques. L’auteur s’y rend et tombe en admiration devant son abbatiale. L’inspiration lui vient du plus loin du XIème siècle et le transcende. Réflexions sur l’écriture, l’inspiration, l’amour se succèdent dans un entrelacs poétique. 104 chapitres comme autant d’étapes pour atteindre l’extase littéraire. Un pur joyau à lire, à relire. Comme le dit si bien Christian Bobin « les livres aimés sont des moulins à prières. » Je valide ! J’ai donc déjà lu et relu, surligé et appris certains passages. SUBLIME !

La nuit du coeur/Christian Bobin/éditions Gallimard/  18€

QUAND DIEU BOXAIT EN AMATEUR

Quand Dieu boxait en amateur de Guy Boley aux éditions Grasset

Un roman touchant à plusieurs titres. Non seulement c’est le roman d’une relation père fils. Ce  fils qui raconte son père avec des yeux d’enfants en admiration devant lui, son père-ce-héros. Mais c’est aussi le roman d’une classe sociale populaire dans les années cinquante à Besançon. La vie des ouvriers, des cheminots, de la vie de quartier. C’est un roman sur l’enfance et l’amitié. L’écriture simple et brillante de Guy Boley transporte dans une histoire que l’on fait sienne très simplement et facilement. Une lecture que je vous recommande teintée de touche d’humour et pleine de tendresse.

Qaund Dieu boxait en amateur/Guy Boley/éditions Belfond/  17€